Ce mouvement culturel, philosophique, littéraire et intellectuel va se développer dans toute l’Europe. Les Lumières voient le triomphe de la raison sur la croyance. En effet, pour les contemporains, la pensée des écrivains philosophes permet de sortir des « ténèbres » de l'ignorance. Elle doit éclairer l’opinion pour la libérer des superstitions. Les philosophes des Lumières, savants, hommes de lettres soumettent les connaissances et les faits à la raison. Rien ne doit échapper à la critique : l’organisation de la société, la politique, la religion. Le philosophe des Lumières est l'héritier de l'humaniste de la Renaissance qui place l'homme en tant qu'individu au centre de la réflexion. Les œuvres de Voltaire, en particulier, reflètent cet esprit des Lumières. Il diffuse ses idées par le biais de contes philosophiques. Ces textes font une large part à la satire, à l’ironie, à l'humour et à la fantaisie. Les idées des Lumières se propagent essentiellement dans l'élite de la bourgeoisie et de la noblesse, dans les académies, les salons mondains ou les loges maçonniques. Les correspondances des savants philosophes et des sociétés savantes permettent la circulation des découvertes et le perfectionnement des connaissances. De nouveaux réseaux se forment grâce à ces nouveaux centres de sociabilités, aussi bien en province que dans toute l’Europe. Dans la ville des Lumières, les architectes construisent et aménagent les espaces en tenant compte des perspectives. Nous avons deux exemples en Roussillon. Dans son « Voyage pittoresque de la France » publié en 1787, J.B.F. Carrère donne à voir dans de splendides gravures, la construction à Perpignan d’une nouvelle université sous l’impulsion du maréchal de Mailly ou l'aménagement de la ville de Port-Vendres qui témoignent aujourd’hui encore, des belles réalisations du siècle des Lumières en Roussillon.